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4.3- Performances économiques et environnementales selon le degré d'intensification en élevage laitier (P. Dupraz)

Pierre DUPRAZ, directeur de recherche (INRA Rennes – 35) - Performances économiques et environnementales selon le degré d'intensification / désintensification en élevage laitier. 

Cet exposé rend compte de la comparaison des performances économiques et environnementales des élevages laitiers selon leur degré d’intensification, pour les principales régions françaises de production. Le degré d’intensification est ici défini par la dépense par hectare en aliments du bétail, engrais, semences, carburants, électricité et combustibles, produits phytosanitaires et vétérinaires. Les exploitations les plus intensives ont ainsi un chargement animal supérieur. A région donnée, les plus intensives ont également moins d’herbe que les extensives, mais les différences interrégionales sont prédupraz.pngpondérantes.

Les données du réseau d’information comptable agricole, utilisées pour cette étude, ne permettent malheureusement pas de connaître les fuites d’azote. En effet, les échanges d’effluents animaux entre exploitations et le traitement n’y sont pas renseignés. Toutefois, les différences entre les bilans apparents d’azote des exploitations agricoles sont très significatives selon le degré d’intensification, les exploitations les plus intensives ayant les bilans les plus élevés, donc les fuites potentielles les plus grandes.

La marge brute par hectare est croissante avec l’intensification, en particulier en Bretagne. Cependant cet avantage s’amenuise très nettement si l’on tient compte de l’amortissement du matériel et des bâtiments. L’intensification ne procure pas d’avantage décisif quand on considère la marge brute par travailleur. Le coût variable par litre de lait des exploitations les plus extensives étant beaucoup plus bas, cela leur procure une plus grande résilience face aux variations de prix du lait et des intrants. Notamment, les exploitations extensives produisent davantage de valeur ajoutée par unité d’énergie totale achetée. Du point de vue de l’exploitant, l’intérêt de l’intensification reste donc jusqu’à maintenant, très lié aux subventions. Enfin les autres performances environnementales (utilisation de produits phytosanitaires et vétérinaires par hectare et par animal, entretien de prairies permanentes) des exploitations intensives sont moins bonnes que celles des extensives et ne sont pas significativement meilleures en terme d’émission de gaz à effet de serre par unité produite.


 

 

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