1.3- Peut-on convertir un objectif de flux d'azote sortant en flux entrant (P. Durand)
Patrick DURAND, directeur de recherche (INRA Rennes -35) - Peut-on convertir, à l'échelle d'un bassin versant, un objectif de flux d'azote sortant en flux entrant ?
S’il est relativement aisé de mesurer un flux d’azote sortant sous forme de nitrate à l’exutoire d’un bassin versant (le flux « hydrologique »), il est bien plus difficile de comptabiliser l’ensemble des flux entrant et sortant de ce même bassin. Il existe en particulier de nombreuses méthodes pour estimer ce qu’il est convenu d’appeler l’excédent du bilan d’azote, que l’on passera rapidement en revue. Si ces méthodes ont toutes un intérêt, quand on cherche à relier ces différentes estimations entre elles et a fortiori aux flux hydrologiques, on s’aperçoit que les relations sont très complexes, très variables, et difficilement utilisables sur le plan opérationnel. En effet, les flux hydrologiques résultent de l’interaction de nombreux facteurs, du jeu de nombreux processus faisant intervenir la zootechnie, l’agronomie, la science du sol, la biogéochimie, l’hydrologie. Une fois éliminés les biais de calcul les plus courants, il est possible de tirer de l’étude des relations entre excédents du bilan et flux sortants des enseignements utiles à la mise en place de mesures de réduction de la pollution diffuse, et dans certains cas d’en prévoir l’efficacité probable. La modélisation agrohydrologique permet dans une certaine mesure d’affiner et d’éclairer ces diagnostics.