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3.1 - Les flux d'azote et de phosphore en Bretagne (P. Aurousseau)

Pierre AUROUSSEAU, professeur et président du  CSEB (Agrocampus Ouest, centre de Rennes - 35) - Les flux d'azote et de phosphore en Bretagne.

Les normes de qualité des eaux et principalement les normes de qualité de l'eau potable et de l'eau brute ont conduit à raisonner la qualité des eaux en termes de concentration. En Bretagne, le raisonnement « en flux » est maintenant admis. Celui-ci repose sur l'idée que les impacts environnementaux dans des milieux récepteurs dépendent principalement des quantités de matière qui y parviennent et non de leur concentration. Les phénomènes d'eutrophisation dépendent bien des quantités d'éléments nutritifs qui parviennent dans les retenues (eaux douces) ou dans les baies (eaux marines).
Le calcul des flux d’azote ne pose pas trop de difficultés lorsque des données de débit et de concentration sont disponibles avec des fréquences suffisantes. En Bretagne, la mise à disposition d'un logiciel de calcul connu sous le nom de « macro-flux » a permis d'introduire une certaine standardisation au niveau de la méthode de calcul et de la méthode d'appariement des données de débit et de concentration. En termes de résultats, une synthèse réalisée en 2008-2009 sur 112 bassins et sous-bassins versants de Bretagne montre que les flux spécifiques varient en moyenne sur la période 2005-2007 entre 10 et 97 kg N/ha/an d'azote nitrique, avec une moyenne régionale de 25 kg N/ha/an. Ils sont comparés aux flux de deux grands bassins voisins (la Loire et la Seine) ainsi qu’aux flux en fonctionnement « pristine » des bassins versants de Bretagne.
Le calcul des flux de phosphore pose davantage de difficultés. D'abord, il est nécessaire de calculer d'un côté le flux de phosphore dissous ou d'orthophosphates et de l'autre côté le flux de phosphore total. D’autre part, pour être en mesure de réaliser des calculs de flux de phosphore raisonnables, il est nécessaire de modifier les protocoles de suivi du phosphore : augmenter la fréquence de suivi et réaliser des prélèvements assujettis aux débits. En conséquence, il est difficile de donner aujourd'hui des valeurs de flux de phosphore pour les bassins versants de Bretagne. En phosphore total, on peut estimer que les flux spécifiques varient selon les années de moins d'un kilo de P par ha et par an (peut-être de l'ordre de 0,5 kg P/ha/an au minimum) à plusieurs kg par ha et par an.

 

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